Casalta: Casalta : Santa Maria

Les ruines de Santa Maria charment par la qualité de la construction et par l’ombrage des oliviers. Construite tout début 10e siècle puis remaniée (ou reconstruite) un siècle ou deux plus tard, elle fut l’église principale de la pieve d’Ampugnani. Prendre le temps d’observer le soin accordé à la construction.

Situation géographiqueImprimer

Village:
Casalta
Chapelle:
Santa Maria
Pieve:
Ampugnani
Diocèse:
Accia

Coordonnées Google Earth:
42°26'14.54"N 9°24'33.82"E
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Coordonées GPS:
42°26.242’N 009°24.565’E
Altitude:
386 m

Carte IGN:
Vescovato 4349 OT, Casalta, point 4241-582 marqué Santa Maria rnes

Accessibilité:
en voiture, puis 10 min. à  pied par sentier (petite dénivellation) ; au sud du village de Casalta, suivre D 306, monter, après 2ème lacet, laisser la voiture et prendre le petit chemin qui descend vers les ruines.

Modalités de visite:
accessible (ruines)

Datation:
début 10e siècle, fin 11e siècle (Moracchini, Coroneo) 12e-13e siècles (Istria), remaniements au 17e siècle

Dimensions:
17,80m x 8,50m

Classement monument historique:
1980
23/11/2020:
07/09/2016

Historique et description

Les ruines de la chapelle se dressent sur un plateau planté d’oliviers.
L’emplacement et la douceur de la pierre utilisée donnent à cet endroit un charme et une sérénité toute particulière.
Pourtant, la chapelle est en piètre état, le toit s’est effondré, le mur nord menace de s’écrouler et est soutenu par des étançons ; la végétation a envahi entièrement l’espace intérieur. Elle a pourtant été consolidée en 1993, initiative entre autre de la Fagec, grâce à qui le monument a échappé à la destruction totale.
La façade, construite avec des belles grandes dalles alternant avec des minces assises, porte des traces de sculptures : le motif d’un des blocs se retrouve d’ailleurs sur le linteau en bâtière de la porte.
Ce linteau (en partie reconstitué) repose de part et d’autre sur deux pierres en marbre blanc elles aussi ornées de feuilles plates mais encore plus stylisées. Il semblerait qu’il s’agisse d’un réemploi d’une colonnette romaine.
En faisant le tour extérieur de l’édifice, on constate un changement dans le mode de construction : si la façade occidentale est composée de grands blocs, le reste de l’édifice est, quant lui, composé de pierres plus petites et de dalles moyennes. L’abside présente un jeu subtil de tonalité donné par l’agencement des blocs.
La nef, de 17,80 m x 8,50m, se termine par une abside voûtée en cul de four. En plus de l’habituelle fenêtre au centre, on aperçoit deux autres fenêtres percées dans le mur est.
Deux petites chapelles latérales étaient insérées de part et d’autre de l’abside. On en voit encore les arcs et les consoles décorées de lignes parallèles, comme à Mariana ou à san Parteo. Il y avait donc trois autels : celui du centre dédié à Sainte Marie et celui sur l’un des côtés dédié à Saint Jean Baptiste puisque l’église était piévane. L’attribution du troisième n’est pas connue.
Les murs latéraux avaient chacun deux fenêtres, l’une d’elles présente une archivolte joliment décorée de cercles.
Une petite porte, au linteau intérieur en bâtière, est pratiquée dans le mur sud (le linteau extérieur est englobé dans la fontaine du village). Elle devait se trouver à l’angle d’un petit bâtiment construit à l’extérieur, adjonction tardive comme le campanile sans doute. Cette maison a été construite en 1660 pour servir de résidence à l’évêque Giustiniani lors de ses visites pastorales.
En observant l’abside, on constate l’insertion de gros blocs comparables à ceux de la façade qui tranchent avec le mode de construction de l’ensemble.
G. Moracchini-Mazel en déduit qu’il y a eu plusieurs périodes de construction : la première de la fin du 10e siècle, une autre vers la fin du 11e siècle ,ou au 12e siècle pour R. Coroneo, et les derniers aménagements du 17e siècle sous l’impulsion de Mgr Giustiniani, évêque de Mariana et d’Accia de 1656 à 1682. Par sa part, D. Istria propose de dater l’édifice vers les 12e-13e siècles.
Après l’abandon de San Petruculu d’Accia, Santa Maria devint le siège de l’évêché d’Accia.
L’endroit servit de cimetière : si de nombreuses tombes ont été retrouvées tout autour de l’édifice, deux grandes fosses ont été creusées au 17e siècle dans l’église même.

Bibliographie

Coroneo R., Chiese romaniche della Corsica, 2006, p. 100, 102
Istria D., Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse XIe -XIVe siècle, 2005, p. 113
Les églises piévanes de Corse de l’époque romaine au Moyen Age, XVIII La piévanie d’Ampugnani, Cahiers Corsica, 158-159, 1993, p. 168-184
Massiani St., La Corse et ses chapelles romanes, 1991, p. 72
Monuments de Corse, 2003, p. 88-89, 243
Moracchini-Mazel G., Les églises romanes de Corse, 1967, t.1, p. 62, 71, t. 2 p. 288
Quilici T., Mannoni J.P., Pieve di Rustinu, 2011, p. 142 sv

Internet :
culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr
france-romane.com
elizabethpardon.hautetfort.com