

Eglise reconstruite mais offrant deux éléments romans : une sorte de campanile fait de beaux blocs et un bénitier présentant trois cupules et décoré de godrons dont la forme ressemble à celui de Salice.
La chapelle San Nicolao di Bari est isolée sur les hauteurs du village d’Azzana.
Perdue dans la végétation, elle se dresse un peu à l’écart du chemin de randonnée. De premier abord, elle paraît sans beaucoup de caractère car elle a été entièrement reconstruite de pierres agencées sans beaucoup d’ordre. De plus, le chœur se situe maintenant à l’ouest et non pas à l’est comme traditionnellement.
Deux portes donnent accès à la nef de petite dimension (8,80 m x 5,62m). Seule la porte sud présente un petit arc de décharge fait de petites pierres en léger arc de cercle. L’autel situé à l’ouest est précédé d’un emmarchement. Le mur occidental présentait une fenêtre rectangulaire qui a été obturée.
Elle offre pourtant deux particularités.
La première est constituée d’une sorte de campanile se dressant dans l’angle sud-est et construit de beaux blocs bien appareillés et agencés sans mortier. La base évasée présente un soubassement en talus. Les blocs, calés entre eux par de petits cailloux, semblent accolés aux murs postérieurs.
La deuxième surprise consiste en la découverte d’un bloc sculpté gisant dans l’angle nord-est. Il s’agit d’une pierre arrondie dont la partie supérieure a été taillée de façon à présenter trois cupules de dimensions différentes : une grande prenant la moitié du cercle et deux petites se partageant l’autre moitié. Les côtés sont décorés de godrons.
Ce dispositif fait penser à la cuve baptismale de San Giovanni de Salice situé à une dizaine de km de là.
Il pourrait donc s’agir d’un vestige d’une église romane dont il ne subsisterait que la cuve baptismale et le « campanile » dont l’agencement des blocs suggèrerait une datation de la fin du 11e siècle.
Moracchini-Mazel G., Les églises romanes de Corse, 1967, 2, p. 278 (mention à Rezza)
Restitution de l’étude d’inventaire des communes Cruzini-Cinarca, 2013, p.20