La chapelle, très ruinée, domine le paysage et offre un superbe panorama sur la côté. Remaniée profondément avant d’être abandonnée, elle présente encore des vagues traces de fresques de part et d’autre de l’arc triomphal. Ces restes sont malheureusement voués à une destruction totale faute de protection.
Il ne reste que les murs extérieurs de cette chapelle superbement située sur un monticule dominant le paysage et le village de Monticello. Située dans le cimetière, elle est entourée de cyprès et abrite une tombe qui en perturbe la lecture.
La toiture a disparu et seuls les murs dessinent encore le plan d’une nef unique (13,70 mx 4 m). Les murs, d’un appareillage bien régulier témoignant d’une construction du 11e siècle, ont été modifiés au cours des âges. L’abside a été détruite et remplacée par un mur qui englobe l’arc triomphal composé de blocs soigneusement agencés. La porte occidentale a été murée ; on en voit encore le tracé dans les quelques assises de pierre restées en place.
Ces éléments indiquent que la chapelle a connu des modifications qui en ont profondément bouleversé le plan d’origine. Actuellement, l’entrée se fait par ce qui fut le chœur et l’autel a été déplacé du côté occidental, la porte primitive ayant été condamnée. Autre détail qui confirme cette hypothèse : la présence d’un bénitier dans le mur d’entrée. Le plan de la chapelle a donc été inversé.
Plusieurs éléments intéressants de la chapelle d’origine se distinguent encore : la porte du mur latéral nord présente un linteau monolithe tant du côté intérieur qu’extérieur, un tympan sans décor surmonté d’un arc en plein cintre aux claveaux de granit de couleurs variées donnant un effet de polychromie. Dans la partie supérieure des murs nord et sud, deux petites fenêtres meurtrières sont coiffées d’une archivolte en plein cintre.
Enfin, de part et d’autre de l’arc triomphal, on distingue encore quelques vestiges de fresques. Mais il faut se référer aux descriptions antérieures pour les identifier tant leur état est déplorable : à droite : Saint Christophe portant l’enfant Jésus sur ses épaules, à gauche : une Vierge à l’enfant ainsi que l’auréole de deux saints. Exposés au vent et à la pluie, ces restes de fresques du 14e siècle sont, malheureusement, vouées à l’effacement complet.
En 1589, Mgr Mascardi visita cette chapelle qui servait alors d’église paroissiale car cette dernière avait été pillée et détruite par les Turcs en 1540.
Massiani St., La Corse et ses chapelles romanes, 1991, p. 52-53
Moracchini-Mazel G., Les églises romanes de Corse, 1967, t. 2 p. 360-361
Orsolini J., L’art de la fresque en Corse de 1450 à 1520, 2003, p. 25
coggia.com/coggia-sagone/dossiers/Gaubert :Gaubert, Recherches sur les origines de la Corse par les monuments (d’après les dessins pris dans les années 1886-1189), planche XIII (haut)