Cette chapelle robuste mais harmonieuse présente plusieurs particularités très rares : une voûte en plein cintre, une toiture entièrement d’origine (fin du 12e siècle) et une façade occidentale avec une porte très haute.
C’est un petit édifice bien intéressant que l’on découvre au bout d’une route en cul de sac dans le hameau de Montilati.
C’est en effet l’unique chapelle romane de Corse dont la nef est recouverte, non pas d’une charpente, mais d’une voûte en plein cintre recouverte de sa toiture d’origine constituée de minces dalles de granit (teghie).
La construction de cette voûte, reposant directement sur l’arc triomphal au profil surhaussé, a sans doute déterminé la largeur très réduite de la nef (3m de large pour 7,45m de long).
Percée dans l’abside, une seule petite fenêtre meurtrière éclaire l’intérieur. Elle est surmontée d’un linteau échancré en plein cintre.
Peut-être est-ce pour donner plus de lumière que la porte occidentale est très haute. Cette porte présente une autre particularité : elle est simplement surmontée d’un arc de décharge en plein cintre, sans linteau ni tympan, comme à Aregno.
Les murs de l’édifice sont formés de blocs de granit clair bien appareillés. Une simple moulure en relief fait office de corniche. Cette même moulure se retrouve sur le soubassement. Si la façade occidentale ne répond pas aux critères traditionnels, le côté de l’abside présente des proportions plus harmonieuses.
D’aspect robuste et simple, cette chapelle est datée du troisième quart du 12e siècle.
Comme pour beaucoup de chapelles, aucun texte ne permet d’en retracer l’histoire.
Est-elle une petite chapelle sur un endroit de passage ou de fondation privée ? On ne sait.
Peut-être était-elle seigneuriale. La légende rapporte, en effet, qu’un seigneur, Orso Alamano, sévissait à Montilati. C’était un homme cruel et détesté qui, même après sa mort, continua de nuire puisque de sa sépulture, sortirent les « mouches de Freto » pour infester la contrée.
C’est ainsi qu’au 15e siècle la légende explique la désertification de certaines portions du littoral, rendu insalubre par la malaria.
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