La petite chapelle Santa Maria Assunta mérite le détour pour un linteau du 7e siècle décoré d’une curieuse croix et surtout pour des fresques de la fin du 15e siècle d’une émouvante beauté.
La petite chapelle de Santa Maria Assunta se dresse dans le village de Favalello, à côté de la mairie, dans une boucle de la route.
Ses murs extérieurs sont entièrement crépis sauf l’abside semi-circulaire dont on peut voir les petites pierres grossièrement taillées et bien appareillées.
La petite fenêtre meurtrière est surmontée d’une archivolte monolithe échancrée en plein cintre.
La façade occidentale, dominée par un clocheton, présente une croix ajourée, des trous d’échafaudage et une porte au linteau équarri.
La porte sud est intéressante car son linteau est décoré d’une croix en relief entourée de deux disques circulaires dont l’un semble avoir des rayons. Ce linteau fait penser à d’autres exemples (Prunelli di Fiumorbo, Cambia, Brando) qui pourraient dater du 7e siècle, soit à une période préromane. Est-ce un remploi d’un édifice antérieur ?
La nef, de 9,98 m x 4,80 m, se termine par une abside semi-circulaire recouverte de fresques de la fin du 15e siècle. Celles-ci devaient se prolonger sur les murs latéraux mais ne sont que très partiellement conservées notamment à cause de la construction d’une importante chapelle latérale au nord.
Ces fresques sont superbes et reprennent un programme iconographique traditionnel : un Christ en majesté occupe l’abside entouré des symboles des quatre évangélistes : l’ange de la naissance (Mathieu), le taureau de la mort (Luc), le lion de la résurrection (Marc), l’aigle de l’ascension (Jean).
En dessous prennent place les douze apôtres séparés par des arcades aux colonettes stylisées. Les expressions et attitudes différentes contribuent à donner une intensité toute particulière renforcée encore par l’alternance des couleurs de fonds.
Nous discernons (de gauche à droite) : Jacques le Mineur, Simon, Philippe, André, ?, Pierre et de l’autre côté de la fenêtre, Jean, Thomas, ?, ?, Mathieu, ?
De l’annonciation devant se développer sur l’arc triomphal, il ne reste que l’ange Gabriel (à gauche) et, en dessous de lui, Saint Bernardin de Sienne très vénéré à Favalello.
Dans l’écoinçon de la chapelle nord, on distingue un soldat, faisant sans doute partie d’une scène de la vie de Jésus, et l’auréole d’un saint.
Une grande harmonie se dégage de cette abside.
Guide Bleu, 2009, p. 331
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Culture.gouv.fr/public/mistral/merimee
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