Petite chapelle à l’architecture préromane très simple et abritant de très belles fresques de la fin du 15e siècle dans la traditon byzantine, comme le Christ en majesté, mais avec une touche d’art local. Restaurées en 2011, les fresques sont superbes.
Sauvée de la ruine une première fois en 1963, la toiture, refaite en 1983, n’a pas résisté aux intempéries. Lors de notre passage en septembre 2010, des étançons soutenaient les poutres de la charpente et une grande bâche recouvrait le toit. Les travaux de restauration ont été terminés en 2011 et les fresques restaurées sont plus belles que jamais.
Située dans le cimetière, la petite chapelle, est à mi-pente. Il faut descendre quelques marches pour accéder à la nef unique (10 m x 4,50 m) se terminant par une abside semi-circulaire voûtée en cul de four et décorée de belles fresques de la fin du 15e siècle.
L’architecture est assez simple : construite en pierres éclatées à peine taillées, la chapelle a été pourvue au 18e siècle d’un clocheton s’élevant dans l’angle sud-ouest. La porte occidentale est surmontée d’un linteau monolithe ; une seconde porte a été pratiquée dans le mur sud ainsi qu’une fenêtre postérieure à l’ensemble.
Si, par son mode de construction, elle appartient au groupe préroman le plus ancien entre le 7e et le 9e siècle, ses fresques sont un pur produit de la fin 15e siècle.
Un superbe Christ en majesté occupe le centre de l’abside. Il est assis sur un trône et tient un livre ouvert avec l’inscription habituelle : “Ego sum lux mundi et via veritas et vita » (Je suis la lumière du monde et la voie de la vérité et de la vie).
De part et d’autre, le tétramorphe : à droite : l’ange (Mathieu), le taureau (Luc) ; à gauche : l’aigle (Jean) et le lion (Marc).
En dessous des pieds du Christ, le collège des apôtres dont les noms sont indiqués dans un bandeau au-dessus des têtes. Ils sont présentés, de trois-quarts, alternativement dans un espace blanchâtre et dans un espace peint d’ocre rouge.
Sur l’arc triomphal souligné d’un décor en papier plié, figure l’annonciation : à gauche, l’ange Gabriel s’adresse à la Vierge située à droite. En dessous de la Vierge, Saint Michel (malheureusement fort dégradé) terrasse le dragon. De l’autre côté : une Vierge à l’Enfant.
Ces fresques reprennent la tradition byzantine (les yeux du Christ en sont un bel exemple) mais témoignent d’un art local parfois touchant (comme l’ange symbolisant Saint Mathieu).
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