Eglise intéressante car agrandie et transformée au 18e siècle dans le respect de la façade occidentale, englobée dans la nouvelle construction. La porte présente un beau linteau sculpté du 11e ou du 12 siècle.
L’église paroissiale San Quilico a été complètement refaite mais la façade occidentale a été préservée et englobée dans le nouvel édifice.
On distingue très nettement les pierres en schiste bien taillées donnant la largeur de l’édifice, soit 6,50 m, largeur augmentée lors de l’agrandissement de l’édifice au 18e siècle.
Le linteau de la porte attire tout naturellement le regard : posé sur deux corbeaux ornés d’un cartouche rectangulaire présentant des petites arcatures en relief (cinq à gauche, trois à droite mais avec une colonnette au centre), le linteau présente dix cercles juxtaposés, décorés les uns de rosaces, les autres d’un oiseau stylisé. Ces reliefs sont à dater du 11e siècle pour G. Moracchini-Mazel, du 12e siècle pour R. Coroneo..
Un arc en plein cintre entoure un tympan sur lequel se déroule l’inscription : ECCLESIAE HUIUS LITTERIS AEDIFICATIO FUIT ANNO 700. Allusion à la construction d’un édifice antérieur au 11e siècle.
Les piédroits de la porte reposent sur des bases moulurées.
Le deuxième niveau de la façade est de style baroque et est souligné par des corniches.
Si la façade occidentale est restée presque intacte, il n’en est pas de même pour le côté sud par exemple qui présente une porte remontée dans le nouveau mur ainsi que des dalles réutilisées.
Au sommet du chevet plat, quelques pierres intéressantes : un modillon à crochet en dessous d’une pierre sur laquelle on peut lire la date de 1783 (date de l’agrandissement ?) et un sommet du fronton, une sorte d’archivolte échancrée en arc légèrement brisé avec des inscriptions illisibles.
On peut encore distinguer dans les angles extérieurs les pierres grises de l’ancien édifice et, dans le clocheton, une archivolte réutilisée.
L’intérieur est entièrement baroque. On peut cependant imaginer les dimensions de la nef romane, soit environ 15 m sur 6 m de large. Avec les chapelles latérales et le chœur, l’édifice atteint actuellement 20,40 m de long pour une largeur de 9,60 m. Les stucs sont superbes et dans un très bon état de fraicheur (l’édifice a été restauré en 2000). Outre une statue de Saint Louis, on découvre un magnifique triptyque du 15e siècle présentant sous une annonciation, la Vierge allaitant l’Enfant Jésus entourée de Saint Sébastien et de Saint Roch (registre supérieur) ainsi que de Saint Michel et de Saint Jean-Baptiste.
Mgr Mascardi, en 1646, mentionne simplement le maître-autel ; les travaux n’avaient donc pas encore eu lieu.
Coroneo R., Chiese romaniche della Corsica, 2006, p. 151
Haute Corse, Gallimard, 2006, p. 238
Guide Bleu, 2009, p. 143
Monuments de Corse, 2003, p. 84-85
Moracchini-Mazel G., Les églises romanes de Corse, 1967, 1 p. 68, 2 p. 289
Culture.gouv.fr/public/mistral/merimee.gouv_fr
France-romane.com