Adorable petite chapelle un peu maladroite située en pleine nature et bordée de gros rochers. Pour certains, sa fondation remonte au 7e siècle et elle a sans doute été reconstruite à la fin du 10e siècle. Pour d’autres, elle date de la seconde moitié du 12e siècle.
De proportions maladroites, la chapelle Sant’Agostino est émouvante. De petite dimension (4,80 m x 3,20 m), elle a été bâtie sur un plat entouré d’une abondante végétation et dominée par des rochers impressionnants.
D’après l’observation de G. Moracchini-Mazel, elle a connu sans doute deux périodes de construction : la partie inférieure des murs latéraux et la base du mur absidial sont constitués de petites pierres de granit rose et gris appareillés assez régulièrement tandis que dans la partie plus haute des murs des pierres plus grandes, mélangées à des pierres plus petites, témoignent d’un essai de chaînage.
Ce changement se voit particulièrement bien dans l’abside où le changement se constate au niveau de la fenêtre meurtrière.
Si la première phase de construction remonte à l’époque préromane, soit vers le 7e siècle, la reconstruction serait à dater de la fin du 10e siècle.
La chapelle présente une petite nef unique (4,80 m x 3,20 m) terminée par une abside en cul de four dotée d’une petite fenêtre et d’une corniche constituée d’un seul rang de pierre faisant avancée. La petite fenêtre est surmontée, à l’extérieur d’un bloc échancré mais à l’intérieur de petit claveaux plats.
A l’intérieur, l’abside était crépie et recouverte de fresques. Il n’en reste que des vestiges non identifiables.
L’arc absidial, aux impostes moulurées, se compose de grands claveaux et était surmonté d’une croix ajourée. Le chœur était précédé d’un petit mur et était un niveau plus haut que la nef.
Les murs latéraux étaient percés chacun d’une petite fenêtre surmontée d’un bloc taillé non pas en plein cintre mais en forme de parenthèse droite.
La seule porte donnant accès à l’édifice est percé dans le mur occidental surmonté d’un clocheton-arcade construit en même temps que la façade (ce qui est assez rare, les clochetons étant souvent des ajouts postérieurs). Coroneo opte d’ailleurs pour une reconstruction de la façade occidentale dans la seconde moitié du 12e siècle.
La porte est surmontée d’un arc dissymétrique de la même pierre que l’arc absidial, un calcaire de Bonifacio, qui tranche avec les petites pierres de granit rose.
Notons encore que les trous de charpente sont apparents.
Près de la porte, se dresse une curieuse pierre dont la partie supérieure est taillée d’une fente suffisante pour y plonger la main. Était-ce un bénitier ?
Un chantier de jeunes organisé à l’initiative de la Fagec en 1990 a permis de stabiliser l’édifice (obturer les fissures et refixer les différentes pierre y compris les archivoltes des fenêtres) ce qui nous permet de découvrir le charme de cette rustique chapelle qui fut peut-être une chapelle privée.
Arnoux-Gabrielli A., Eglises romanes de Corse, 2016, p. 172
Coroneo R., Chiese romaniche della Corsica, 2009, p. 159-160, 162-163
Corse du Sud, Gallimard, 2009, p. 219
Guide bleu, 2009, p. 169
Massiani St., La Corse et ses chapelles romanes, 1991, p. 115
Moracchini-Mazel G., Corse romane, 1972, p. 51
Moracchini-Mazel G., Corsica Sacra, 2004, p. 107, 319
Moracchini-Mazel G., Les églises romanes de Corse, 1967, 1 p. 40, 2, p. 390
Culture.gouv.fr./public/mistral/merimee_fr
France-romane.com