Située dans un endroit occupé dès la préhistoire, la chapelle Santa Maria est la jumelle de San Quilico. Elle s’en différencie par l’absence de décor sculpté mais offre le même charme. Elle contient l’unique autel roman trouvé en place sur l’Ile.
La chapelle Santa Maria est la petite sœur de San Quilico (sur la commune de Cambia) dont elle n’est distante que d’une centaine de mètres à vol d’oiseau. Elles sont contemporaines (13e siècle) et sont restées très homogènes n’ayant pas été modifiées au cours des siècles. La légende raconte qu’elles ont été construites en même temps par des maîtres-maçons père et fils, chacun sur son chantier. Le père, tout en s’occupant de San Quilico, guettait les bruits du chantier de son fils à Santa Maria et pouvait ainsi le guider de la voix.
Si les deux édifices présentent beaucoup de similitude, même dimensions, même matériaux de construction, ils diffèrent fondamentalement dans la décoration, complètement absente à Santa Maria si ce n’est un jeu plus prononcé dans l’alternance d’assises larges et plus minces.
Située dans un endroit ombragé, la chapelle domine légèrement le vallon. Son abside a conservé le toit en teghie et la fenêtre centrale. Deux autres fenêtres, une par mur latéral, éclairent l’édifice ; elles sont surmontées d’une archivolte en plein cintre.
Deux portes sont percées, l’une au sud, l’autre à l’ouest : surmontées d’un arc en plein cintre surhaussé composé de beaux claveaux, leur linteau a pour seul décor une série de lignes parallèles. La porte occidentale est encadrée par des piédroits monolithes reposant sur des petits bandeaux eux aussi moulurés.
Comme dans toutes les chapelles du 13e siècle, un bandeau mouluré souligne le soubassement et la toiture.
L’intérieur est sobre : l’abside voutée en cul de four est soulignée par un arc triomphal composé de gros claveaux gris. L’autel est très intéressant : c’est en effet le seul autel roman authentique encore en place. Il fut dégagé en 1954 des maçonneries du 18e siècle. La table repose sur deux grandes dalles latérales rejointes par une dalle de parement. L’autel est donc ouvert à l’arrière. Une légère moulure court sur les petits côtés.
Cette chapelle remplace un édifice précédent (archivolte réutilisée dans le clocheton avec un décor en feston) qui a christianisé un endroit occupé depuis la préhistoire.
A quelques mètres s’aperçoivent encore des restes de site fortifié et, plus loin, la Petra Frisgiata garde les traces de gravures de l’âge du bronze.
Tout près de la chapelle, un menhir, une femme selon la légende, veille sur les ruines de l’ermitage.
L’endroit est très agréable. Des tables de pique-nique y sont d’ailleurs installées.
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