Quercitello col du Prato: Quercitello Col du Prato : S Petruculo d Accia


Le petit oratoire se dressant au col du Prato et ayant conservé l’abside et une partie des murs, est le souvenir de l’ancienne cathédrale d’Accia. Situé en altitude, il est un bon exemple de la volonté de porter l’évangélisation dans les coins les plus reculés, à la croisée des chemins muletiers.

Situation géographiqueImprimer

Village:
Quercitello au col du Prato
Chapelle:
San Petruculo
Pieve:
Ampugnani
Diocèse:
Accia

Coordonnées Google Earth:
42°25'16.11"N 9°19'54.38"E
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Coordonées GPS:
42°25.271’N 009°19.907’E
Altitude:
1 070 m

Carte IGN:
Vescovato 4349OT, col de Prato, point 4239,1-575,6 marqué San Petro d'Accia chap rnée,

Accessibilité:
en voiture jusqu'au col ; puis 30 min à  pied (bon sentier) : au col, en venant de Morosaglia, prendre à  droite entre deux maisons vers A Magu Pizzeria. Laisser la voiture et continuer à  pied. Environ 30 min. Prendre vers le san Petrone une piste qui monte vers le sud. Les ruines sont au sommet.

Modalités de visite:
extérieur accessible ; int . ?

Datation:
fin 6e début 7e s. (Moracchini), 12e-13e s. (Istria, Coroneo)

Dimensions:
environ 14 m x 7,50 m

Classement monument historique:
-
23/11/2020:
08/05/2011

Historique et description

L’ancienne basilique d’Accia se dresse sur un petit plateau à 1070m d’altitude au pied du mont San Petrone, aux carrefours de plusieurs sentiers muletiers.
La concordance entre les textes et les vestiges archéologiques n’est pas aisée. Les textes de 596 nous relatent la demande expresse du pape Grégoire le Grand (590-604) de vouloir développer l’évangélisation de cette partie montagneuse du diocèse d’Accia après les invasions barbares. Des lettres écrites par le Pape à l’évêque d’Aleria font clairement mention d’une basilique et d’un baptistère à construire sur le Mont Nigeuno en l’honneur du bienheureux chef des Apôtres Pierre et du martyr Laurent. En 754, il est fait mention d’un monastère, le seul connu durant le haut Moyen Age, construit grâce à une fondation privée et donnée à l’abbaye toscane de San Pietro in Palazzuolo. Mais ce monastère n’apparaît plus dans un diplôme impérial de 1014.
Une église dédiée à San Pietro se dresse au col du Prato mais les fouilles n’ont révélé aucune trace de baptistère. D’autre part, au sommet du San Pedrone, subsistent les traces d’une construction en pierres équarries sur une plate-forme de 5mx8m non loin d’un site occupé à l’âge du bronze. Peut-être faut-il y voir les vestiges de la première cathédrale, une autre ayant été construite par la suite à un endroit plus proche sur le col du Prato. Cette construction connut, au15e ou 16e siècle, des modifications et l’adjonction d’une habitation sur la façade ouest.
Ce sont d’ailleurs les restes de cette habitation que l’on traverse aujourd’hui pour accéder au petit oratoire reconstruit en respectant l’abside et reprenant les murs semi-écroulés.
Selon G. Moracchini-Mazel, la petite église actuelle remonte à la fin du 6e-début du 7e siècle. Pour R. Coroneo, il s’agit d’un édifice construit aux 12e-13e siècles sur l’emplacement d’un précédent édifice.
Quoiqu’il en soit, la façade ouest est donc nouvelle et ne correspond pas à l’emplacement de la façade d’origine dont on distingue, au sol, le tracé primitif et le seuil de la porte. Le mur nord a conservé une petite fenêtre et la porte surmontée d’un linteau de forme triangulaire tronquée. L’abside, aux fondations importantes, est semi-circulaire et percée d’une fenêtre au centre. Le mur sud est complètement aveugle. Une porte devait se situer à l’angle de la reconstruction.
L’édifice est construit avec les pierres en serpentine locale qui sont irrégulières et liées entre elles par du mortier à la chaux. Ce type de maçonnerie est loin des beaux blocs taillés que l’on trouve sur les édifices pisans.
A l’intérieur, la nef se termine par une abside voûtée en cul de four précédée d’un arc triomphal. Sur l’une des pierres : un poisson.
Un modillon sculpté est conservé au Musée d’Anthropologie de Bastia. On ne peut malheureusement pas en distinguer le motif (MEC. 60.13).
Chaque année, le 1er août, le sanctuaire revit pour une cérémonie religieuse rassemblant les habitants des pieve voisines, se retrouvant ensuite pour une foire (une des sept foires anciennes de Corse) qui se tient au col du Prato.

Bibliographie

Arnoux-Gabrielli A., Eglises romanes de Corse, 2016, p. 112

Coroneo R., Chiese romaniche della Corsica, 2006, p. 48-51, 171
Istria D., Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse, XIe-XIVe siècle, 1995, p. 90, 124, 195
Istria D., dans Corsica christiana, 2001, 2 p.24 notice 36
Guide Bleu, 2009, p. 35
Guide Vert, 2009, p. 492
Massiani St., La Corse et ses chapelles romanes, 1991, p. 67
Michel F., Pasqualaggi D., Carte archéologique de la Gaule, La Corse, 2013, p. 263
Moracchini-Mazel G., Corsica Sacra, 2004, p. 250-253
Moracchini-Mazel G., Les églises romanes de Corse, 1967, t.1 p.14, t.2 p. 288
Quilici T., Mannoni J.P., Pieve di Rustinu, 2011, p. 92-95

Internet


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