Recouverte d’un énorme lierre, San Giovanni Battista a été fortement remaniée au 17e siècle mais présente encore une abside rectangulaire et une très belle porte sud.
Sa situation en crête est exceptionnelle.
Située sur une crête d’où la vue est magnifique, l’église San Giovanni est en grande partie recouverte de lierre, ce qui rend certaines prises de vue impossible.
Elle se présente actuellement comme une grande église du 17e siècle avec deux chapelles latérales aménagées dans les murs nord et sud.
Elle est éclairée par deux fenêtres rectangulaires percées dans le mur sud. Les murs sont décorés de semi-pilastres accolés au mur qui reprennent les arcs doubleaux séparant les voûtes rectangulaires à arêtes.
Un décor de stuc et peint recouvrait les murs.
Une meule a été insérée dans le mur, peut-être le support de la chaire de vérité.
Un autel a été placé dans la partie prolongée (à l’ouest). L’édifice a donc été “retourné”, d’où l’aménagement d’une porte d’accès dans l’abside est.
A part le percement de la porte dans l’abside rectangulaire, ces remaniements ont pourtant préservé la partie orientale de l’édifice préroman : le chœur de plan rectangulaire s’ouvre par un arc triomphal légèrement brisé tout comme la voûte.
Les claveaux de l’arc absidial sont de grandes tailles et bien appareillés.
L’un de ceux-ci est gravé d’une croix surmontant un petit cercle. Un autre cercle est gravé sur des pierres reprenant l’arc à droite d’une petite niche.
Les murs de l’abside et d’une partie de la nef sont construits de petites pierres équarries noyées dans le mortier de chaux de façon irrégulière. Des pierres plus grandes viennent renforcer les angles.
La porte sud avec son archivolte en plein cintre sans tympan confirme une date entre le 7e et 9e siècle et s’apparente aux autres chapelles présentant une abside rectangulaire comme San Giovanni Battista de Prumelli di Fiumorbo, San Lorenzo de Pietroso, ou encore Santa Maria d’Arca à Muracciole.
Signalons encore en façade, le reste d’un bol incrusté dans le mur sud. Cette mode ayant apparu à la fin du 11e-début du 12e siècle, on peut supposer qu’une réfection a eu lieu à ce moment-là.
Mgr Mascardi la décrit comme voûtée, dotée de deux portes, d’un baptistère et d’un autel placé sous une voûte peinte.
Elle était l’église paroissiale de Pancheraccia mais devait desservir également Giuncaggio, chaque village gravissant son versant de colline.
On raconte que lorsque les deux villages ont eu leur église paroissiale, on divisa le patrimoine : les uns partirent avec les cloches, les autres avec les statues !
Michel F., Pasqualaggi D., Carte archéologique de la Gaule, la Corse, 2013, p.208
Moracchini-Mazel G., Les églises romanes de Corse, 1967, 1, p. 29, 2 p. 334-335
Bernardi J.F., Roy M.D., « La chapelle Saint-Jean-Baptiste », Médiathèque Culturelle de la Corse et des Corses (m3c.univ-corse.fr)
France-romane.com