Gavignano: Gavignano : San Pantaleone

La chapelle San Pantaleon offre un contraste étonnant entre l’extérieur d’une certaine sobriété, à l’exception du décor de la porte sud du 9e siècle, et la richesse des fresques aux couleurs chaudes du 15e siècle. A ne pas manquer.

Situation géographiqueImprimer

Village:
Gavignano
Chapelle:
San Pantaleone
Pieve:
Rostino
Diocèse:
Accia

Coordonnées Google Earth:
42°25’06.80"N 9°16’50.62"E
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Coordonées GPS:
42°25.113N 9°16.843E
Altitude:
649 m

Carte IGN:
Vescovato 4349 OT, à  l'est du village, point 4236,6-571,5 marqué San Pantaleone

Accessibilité:
à  Gavignano, prendre la D 139 vers la N193 ; la chapelle est indiquée sur la droite ; un chemin bétonné y conduit.

Modalités de visite:
pour l'intérieur : clé chez Monsieur Tomasi, au gîte, au hameau de Olmi (04.95.48.41.93 ou 06.75.61.87.01)

Datation:
abside 7e s., 9e, 11e, fresques 15e siècle

Dimensions:
13,40 m x 5,80 m

Classement monument historique:
1975
23/11/2020:
13/10/2015

Historique et description

Récemment restaurée, la chapelle San Pantaleon est érigée en bordure du cimetière.


Au premier abord, elle paraît très austère. Pourtant plusieurs détails animent l’édifice qui a été surélévé et doté d’un clocheton tardivement.
Sur les murs nord et sud, les petites pierres de schiste vert sont disposées en lignes formant un dessin d’arête de poisson se différenciant nettement d’une disposition irrégulière.
Les fenêtres meurtrières, deux du côté nord, une du côté sud, sont entourées de blocs en tuffeau rose à triple ressaut tout comme la petite fenêtre absidiale.


Le détail le plus intéressant se situe au-dessus de la porte sud remaniée mais réutilisant un élément ancien : un linteau arrondi décoré d’une croix disposée entre deux arcs en plein cintre en forme de tore.
L’encadrement de la porte présente un joli jeu de dalles posées verticalement et horizontalement. Le linteau sculpté ainsi que l’appareillage en petites pierres irrégulières témoigne d’une construction ancienne, vers le 9e siècle. Les angles sont renforcés de dalles plus importantes.
L’édifice a été agrandi comme en témoigne une différence d’appareillage dans les murs sud et nord : la façade occidentale et son clocheton sont plus tardifs ainsi que la seconde fenêtre du mur sud.
La nef, de 13,40 m x 5,80 m, se termine par une abside semi-circulaire orientée vers le nord-est.
Sous le sol de la nef se situe une tombe collective ou arca.
L’abside est ornée de fresques de la fin 15e siècle au graphisme net et aux couleurs chaudes témoignant d’influences de la Renaissance dans un répertoire traditionnel.


La voûte est occupée par un Christ en majesté au visage estompé et inscrit dans une mandorle . D’une main, il a le geste de la bénédiction (main portant les stigmates) et, de l’autre, il tient un livre ouvert portant la mention « Ego sum lux mundi et via veritas ». Il est entouré du tétramorphe : à droite l’aigle (Jean) et le taureau (Luc), à gauche l’ange (Mathieu) et le lion (Marc).
Dans le bas se déroule le cortège des apôtres séparé les uns des autres par des panneaux gothiques. En partant de la gauche, Tadée, Jacques le Majeur, Mathieu, Philippe, Jacques. De l’autre côté de la petite fenêtre, on reconnait Barthélemy portant sa peau, André avec sa croix et Jean représenté de profil et portant un livre.
Sur le panneau de droite de l’arc triomphal, se tiennent Sainte Catherine d’Alexandrie cachant en partie la roue de son supplice et portant la palme du martyre et un livre ainsi que San Pantaleon, portant un instrument chirurgical (il fut médecin à Nicomédie de Bithynie et décapité sous Dioclétien).
Les personnages sont tous représentés devant un décor imitant une draperie.
Les écoinçons de l’arc triomphal portent encore les traces d’une annonciation.
Ces fresques superbes, se rapprochant de celles de Saint Thomas de Pastureccia, ont été restaurées en 2014 par l’atelier de Vittoria Giartosio .


La chapelle servit d’église paroissiale jusqu’en 1730.

Bibliographie

Guide bleu, 2009, p. 139
Haute Corse, Gallimard, 2006, p. 244
Massiani St., La Corse et ses chapelles romanes, 1991, p. 68
Moracchini-Mazel G., Corsica sacra, 2004, p. 132
Moracchini-Mazel G., Les églises romanes de Corse, 1967, t. 2 p. 294-295
Orsolini J., L’art de la fresque en Corse de 1450 à 1520, 2003, p. 51
Quilici T., Mannoni J.-P., Pieve di Rustinu, 2011, p. 711-718

Internet

Corsicatheque.com
Culture.gov.fr/public/mistral/merimee_fr
Elizabethpardon.hautetfort.com
France-romane.com
Verges.jeanmarie.free.fr