Transformée en habitation avant d’être abandonnée, la chapelle San Siméone se situe en pleine nature, en contrebas du village actuel. Elle a gardé son abside semi-circulaire avec sa fenêtre centrale. L’arc triomphal s’est malheureusement effondré.
Le village de Zigliara possède deux églises en ruines : la grande église non achevée qui se dresse en bordure du village (1850) et l’ancienne chapelle romane San Simeone transformée en habitation mais abandonnée (13e-14e siècle).
Se dressant en contrebas du village, en pleine nature, la chapelle porte encore les caractéristiques des chapelles romanes avec son abside semi-circulaire percée d’une petite fenêtre meurtrière. L’archivolte de celle-ci est gravée de traits soulignant l’arc. Une moulure souligne la toiture de l’abside en teghie. Il s’agit là des seuls décors sculptés avec la croix gravée sur un bloc encadrant la porte occidentale. Cette croix surmontant un rond, symbole de la terre (?), est du même type que celle de San Giovanni de Giungaccio.
Les murs sont formés de blocs rectangulaires ou polygonaux ne formant pas d’assises régulières mais s’emboitant les uns dans les autres. Cette technique de construction sera utilisée pour les maisons durant toute la fin du Moyen Age. Le mur nord est à moitié éboulé.
La nef, de 8,60 m x 4,50 m se termine par une abside surmontée d’un arc triomphal en grande partie effondré. Une photo publiée par G. Moracchini-Mazel montre l’arc encore en place : il est formé de claveaux s’amincissant vers le centre. On y voit aussi la croix ajourée du fronton, aujourd’hui disparue. Deux niches sont disposées de part et d’autre de l’abside.
Deux portes donnaient accès à l’édifice : l’une, avec un linteau à bâtière, à l’ouest et l’autre, surmontée d’un simple linteau, au sud. Au-dessus de cette dernière, une fenêtre a été obturée.
La chapelle a été transformée en maison d’habitation, ce qui a entrainé des modifications : une fenêtre rectangulaire s’ouvre dans la façade occidentale et un mur sépare la nef en deux.
L’édifice, aujourd’hui en ruines et envahi par la végétation, se dresse sur une plate-forme soigneusement aménagée avec des murs de soutènement.
Il est de style tardif et ressemble maladroitement à celui de San Pietro de Forciolo situé en face. La récente restauration de cette dernière chapelle permet de constater le contact visuel entre les deux édifices.
Peu de sanctuaires sont dédiés en Corse à Saint Siméon, personnage connu pour avoir accueilli et béni l’Enfant Jésus à Jérusalem.
Moracchini-Mazel G., Corsica Sacra, 2004, p. 95
Moracchini-Mazel G., Les églises romanes de Corse, 1967, t. I p. 160, t. 2 p. 371
Poncin L., Guide du Taravo, patrimoine d’une vallée, 2004, p. 92
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