Chapelle séduisante par la qualité de sa construction érigée sur un petit monticule dans les arbres et au bord du cimetière.
Sur la porte sud, beau tympan orné de deux serpents entrelacés se mordant la queue. A l’intérieur, reste de fresque du 15e siècle : la colombe d’une annonciation.
Située un peu à l’écart du village en bordure du cimetière, la chapelle, surmontée d’un haut clocheton, se dresse sur un petit monticule boisé surplombant la route.
Elle se distingue par la qualité de sa construction : de grandes pierres alternant avec des plus petites extrêmement bien taillées, toutes en schiste gris clair.
La façade occidentale, la première que l’on découvre, comporte une porte et une croix ajourée au sommet du fronton. La porte est surmontée d’un linteau reposant sur des consoles avec une avancée. Le tympan aveugle est encadré d’un arc en plein cintre légèrement surhaussé fait de claveaux épais.
Si le côté nord a été remanié au 17e siècle par l’adjonction de deux chapelles latérales, le mur sud est resté intact. Il est rythmé par une fenêtre en meurtrière surmonté d’une archivolte en arc brisé et d’une porte au tympan décoré de deux serpents entrelacés qui se mordent la queue.
Une moulure court sous le rampant du toit ainsi que sur le soubassement.
L’abside terminant la nef unique est orientée à l’est et présente une fenêtre centrale en meurtrière surmontée d’une archivolte en arc brisé. Au centre du fronton est, une croix ajourée. L’édifice a gardé son toit en teghie, tant sur l’abside que sur la nef.
A l’intérieur, un bel arc triomphal à claveaux encadre une voûte en cul de four recouverte de crépi. Sur la partie droite, on aperçoit une colombe irradiée, seul vestige d’une annonciation (15e siècle).
Les deux chapelles latérales, construites au 17e siècle et ornées de vitraux du 20e siècle, sont dédiée l’une à la Vierge Marie, l’autre à Saint Jacques le Majeur même si une image de Saint Cyprien y trône.
La chapelle possédait un tableau évoquant le martyre de St Cyprien (tableau parti en restauration).
Ancienne église paroissiale, Saint Cyprien est un bel exemple d’édifice “baroquisé” par l’adjonction de deux chapelles latérales et par un mobilier au goût du jour : autel majeur et autels latéraux de 1694 et chaire de 1753. On peut y reconnaître la main des Raffalli ou, pour l’autel principal, d’un prédécesseur.
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