Une promenade sous les chênes mène à l’harmonieuse chapelle San Giovanni Battista.
Erigée sur une plate-forme, elle domine un vallon.
Comparable à San Giovanni de Carbini, elle respire l’harmonie et l’élégance avec sa frise en arcature.
Située dans les chênes-liège et les oliviers à la croisée de chemins, San Giovanni Battista était l’église piévane d’Attala.
Comme ses deux sœurs, Carbini et Santa Maria Figaniella, elle présente la marque du 12e siècle : édifice bien construit de blocs, ici du granit rose, soigneusement taillés, ornée d’une frise d’arcs reposant sur des modillons faisant le tour de l’édifice.
Si elle apparaît comme une copie de Carbini, elle s’en démarque pourtant par la sobriété du décor des modillons : pas de foisonnement de motifs mais des crochets, des pans coupés, des moulures. Quelques têtes d’animaux et, à l’angle sud-est, une série de cinq têtes humaines.
La comparaison avec Carbini est surtout sensible sur la façade ouest : sept arcs sous le rampant du toit, mais dix au lieu de neuf sous le bandeau formant la base du triangle. La porte, fort haute, est surmontée d’un linteau monolithe reposant sur des corbeaux moulurés. L’arc en plein cintre présente un tympan nu entouré d’un motif en cordelière. La porte du mur sud est semblable, sans le décor en cordelière. L’édifice présente trois fenêtres en meurtrière de chaque côté dont les archivoltes sont échancrées selon un arc qui tend à se briser. L’une d’entre elles (mur sud) est décorée d’une cordelière. Dix-neuf bols vernissés, dont certains sont encore en place, étaient disposés entre les arcs.
L’édifice repose sur un soubassement mouluré très important, surtout à l’ouest où un escalier devait permettre l’accès à l’intérieur de l’édifice. Aucune trace n’en a été retrouvé.
La nef unique, de 20 m x 5,50 m environ, se termine à l’est par une abside en cul de four. L’arc triomphal est formé de grands claveaux réguliers. Une grande harmonie se dégage de la sobriété de l’intérieur au sol de terre battue.
Selon la description de Mr Mascardi (1587), « il y avait au milieu de l’église un grand baptistère en forme de puits dans lequel on ne conservait pas l’eau et du côté de l’épître au milieu de l’église il y avait quatre colonnes de marbre qui encombraient le sanctuaire ». Il n’y avait pas de campanile, la cloche étant suspendue à un arbre.
Ce sanctuaire du 12e siècle s’élèverait sur un site très intéressant : un monument romain d’abord (nombreuses tuiles), puis une église paléochrétienne remplacée par un édifice préroman, lui-même démoli pour l’édifice actuel. Cette supposition menée par Geneviève Moracchini-Mazel provient de vestiges observés tout autour de l’église aujourd’hui désaffectée.
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