La chapelle San Giovanni n’a plus du 12e siècle que ses origines car elle a été profondément remaniée. Elle se dresse dans un petit vallon en contre bas du village d’Urbalacone qui garde des vestiges intéressants d’ architecture civile.
Le village d’Urbalacone, un peu à l’écart de la route nationale, vaut le détour car il possède encore trois tours défensives impressionnantes.
L’ une d’elles, portant une inscription IHS 1587, est particulièrement intéressante car elle rassemble toutes les caractéristiques des maisons-fortes et est accolée à un bâtiment d’habitation, le Palazzu.
Ce dernier présente un mâchicoulis, des archeri et plusieurs éléments décoratifs dont une archivolte romane réemployée dans le mur. Plusieurs maisons sont anciennes et pleines de charme avec leur balcon mouluré ou les trous d’arquebuses.
Pour aller à la chapelle San Giovanni, il faut passer devant l’église paroissiale Saint Michel avec, accolé au presbytère, un clocher à trois pinacles (1826) et descendre un beau chemin dallé.
La chapelle San Giovanni, profondément remaniée, se dresse dans un petit vallon : l’abside a été reconstruite, la nef raccourcie et les fenêtres modifiées en petits fenestrons. Elle n’est pas orientée exactement ouest-est, comme la majorité des chapelles, mais sud-ouest nord-est. A l’intérieur, un crépi de ciment recouvre l’ensemble des murs. Une moulure en stuc crée une division horizontale. Sur un dallage de terre cuite, est disposé un mobilier en châtaignier.
Il reste pourtant un dessin de 1856 attestant les origines romanes de l’édifice : la façade occidentale, construite en blocs bien taillés, présente une porte surmontée d’un linteau monolithe et d’un arc en plein cintre formé de claveaux. Une croix ajourée ornait le sommet du fronton. On peut voir également qu’un bandeau mouluré soulignait le soubassement.
Une brève description de Mgr Mascardi en 1587, nous apprend que l’abside était décorée de peintures anciennes et qu’il y avait un second autel dédié à San Quilico.
Cette chapelle, constate G. Moracchini-Mazel, se dressait sur un site déjà occupé à l’époque romaine ce qui est contesté par J. Cesari et J.-C. Ottaviani..
Michel F., Pasqualaggi D., Carte archéologique de la Gaule, La Corse, 2013, p. 135
Monuments de Corse, 2003, p. 170-171 (pour les tours)
Moracchini-Mazel G., Les églises romanes de Corse, 1967, t. 2 p. 370-371
Poncin L., Guide du Taravo, patrimoine d’une vallée, 2004, p. 115 et suiv.
coggia.com/coggia-sagone/dossiers/Gaubert : Gaubert, Recherches sur les origines de la Corse par les monuments (d’après les dessins pris sur lace dans les années 1886-1889), planche XXV
France-romane.com
Verges.jeanmarie.free.fr