A la croisée des chemins avant le village d’Urtaca, cette petite chapelle présente encore l’abside traditionnelle des églises romanes ainsi que des traces du toit de l’abside en teghie.
Pour le reste, la voûte a été modifiée ce qui a nécessité l’adjonction de contreforts.
La petite chapelle, située avant le village, est toute simple avec une nef unique de 12m x 7 m.
Elle a été fortement remaniée : l’extérieur est recouvert de crépi et la modification de la voûte a nécessité l’adjonction de contreforts sur les murs latéraux.
Plus de fenêtres meurtrière, mais deux oculi, l’un sur la façade occidentale, l’autre sur le mur sud sur lequel est aussi percé une fenêtre rectangulaire.
Sous le crépi, on peut voir, par endroits, la maçonnerie composée de blocs de pierre et l’arase formée de pierres plus petites ce qui a permis à Genevière Moracchini-Mazel de dater l’édifice du 11e siècle.
Autres traces romanes : l’ abside semi-circulaire voûtée en cul de four ainsi que le tracé du toit en teghie qui se dessine sur le fronton est.
Sur le mur nord, on perçoit les traces d’une porte.
L’intérieur est entièrement baroque. Le plafonnage recouvre tout, y compris la voûte en cul de four de l’abside.
L’autel est fortement surélevé : deux larges paliers y donnent accès. Derrière l’autel actuel, on discerne l’emplacement d’un autel antérieur ainsi que le pavement en anciennes tomettes. Peut-être peut-on y voir l’emplacement de l’autel roman. Un rideau ferme l’abside.
La chapelle est bien entretenue, le sol a d’ailleurs été refait dernièrement.
En 1646, elle était toujours l’église paroissiale mais plus pour très longtemps car l’oratoire de l’Annunziata, situé dans le village même, fut agrandi pour la remplacer.
La statue de San Nicolao, achetée à Bari en Italie en 1857, passe chaque année l’été dans l’église paroissiale. On l’y amène lors d’une fête le premier dimanche du mois d’août pour la ramener à la chapelle pour le 6 décembre. La statue pesant près de 440 kg, une douzaine d’hommes sont nécessaire pour la porter !
San Nicolao est très populaire en Corse, puisque une bonne trentaine de sanctuaires lui sont dédiés.
Massiani St., La Corse et ses chapelles romanes, 1991, p. 51
Moracchini-Mazel G., Corsica Sacra, 2004, p. 148-150
Moracchini-Mazel G., Les églises romanes de Corse, 1967, t. 2, p. 234
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