Valle di Campoloro : Santa Cristina

Cette petite chapelle préromane vaut le détour. En effet, elle sert d’écrin à des fresques de toute beauté datant du 15e siècle. Christ en majesté, collège des apôtres, série de saintes et de saints, annonciation sont les thèmes principaux traités d’une façon énergique dans des coloris très variés mettant en évidence l’expression des personnages. La chapelle et les fresques ont été entièrement restaurées tout récemment.

Situation géographiqueImprimer

Village:
Valle di Campoloro
Chapelle:
Santa Cristina
Pieve:
Campoloro
Diocèse:
Aleria

Coordonnées Google Earth:
42°20’14.39"N 9°30’03.04"E
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Coordonées GPS:
42°20.237’N 009°30.048’E
Altitude:
153 m

Carte IGN:
Cervione 4351 OT, au NE de Cervione, point 4230-589,5 marqué chap. Santa Cristina

Accessibilité:
en voiture ; de la côte après le port de Tavera, prendre le premier chemin à  droite vers Mascheraccia. Avant le hameau prendre un sentier à  droite. La chapelle est à  environ 500m.

Modalités de visite:
Clé au syndicat d'initiative de Moriani Plage, RN 198, (04 95 38 41 73)

Datation:
10e siècle, double abside et fresques en 1473, , remplacement de la charpente au 17e siècle (contreforts)
Dimensions:
nef 4,62m, transept 9,94 m ; long transept : 4,93m, nef 6,54 m ; long. totale : 11,47 m

Classement monument historique:
1840, fresques en 1908
23/11/2020:
09/05/2016

Galerie

Historique et description

Mérimée, lors de son inspection en 1839, fait une description détaillée de la chapelle et de ses fresques.
Il fut frappé par la qualité et les coloris du décor. Il est vrai que ces fresques, récemment restaurées, sont parmi les plus belles de Corse par la fraicheur des coloris et leur bon état de conservation.
Elles couvrent les deux absides jumelles qui terminent l’édifice dont la construction assez grossière, en schiste brun-jaune, remonte au 10e siècle.
Le dédoublement de l’abside a nécessité l’élargissement de la nef, créant ainsi une sorte de transept ou de plan en T tout à fait original et qui n’a pas d’autre exemple en Corse. Cette modification est intervenue en 1473 comme le mentionne une inscription au-dessus de la fenêtre absidiale (10 novembre 1473) et sur le linteau de la porte sud. Dans chaque abside dotée d’une fenêtre, a trouvé place un autel, consacré l’un à Santa Cristina et l’autre à San Ippolito, comme le rapporte Mgr Mascardi.
Une dernière transformation importante intervint au 17e siècle avec le remplacement de la charpente par une voûte à pénétration, ce qui a nécessité la construction de contreforts visibles tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. C’est sans doute à ce moment- là qu’ont été percées les fenêtres rectangulaires du mur sud.
La restauration de la fin du 20e siècle a essayé de rendre au maximum à l’édifice son aspect d’origine : le crépi a été enlevé et la porte occidentale a été réouverte. Cette porte est surmontée d’un arc en plein cintre sans linteau. Cet arc est composé de claveaux d’épaisseurs différentes disposés en alternance. A la base du clocheton est percée une croix ajourée. Il faut descendre quelques marches pour pénétrer dans la chapelle et découvrir les superbes fresques.
Précédant les absides, un double arc présente, au centre une crucifixion devant les murs de Jérusalem. Le Christ en croix est entouré de la Vierge, de Saint Jean et de Marie-Madeleine. En dessous, un ange de l’Annonciation aux ailes de plumes de paon est agenouillé et tourné vers la Vierge qui se trouve sur le panneau de droite.
Chacune des absides accueille un Christ Pantocrator. Le Christ de gauche est entouré, à droite, de Sainte Christine présentant le donateur à genou et, à gauche, de la Vierge en orante. Le donateur pourrait être un moine de l’abbaye de Monte Cristo. Le Christ trône au-dessus du collège des apôtres répartis en deux groupes de six. On reconnait aisément Barthélémy portant sa propre peau.
Dans l’abside de droite, le Christ est entouré du tétramorphe et domine une assemblée de saints et de saintes plus facilement identifiables que les apôtres car les noms sont mentionnés au-dessus des têtes : Marguerite, Bernardin de Sienne, Sébastien, un personnage non-identifié, Hippolyte, Salvador, Catherine et Antoine abbé.
Les trois piédroits présentent des saints : à gauche, Christophe, les pieds dans l’eau, portant l’Enfant Jésus, au centre, Jean Baptiste et à droite, Saint Michel terrassant le dragon.
Nombreuses sont les chapelles préromanes ou romanes à se couvrir de fresques au 15e siècle. Ce mouvement est initié par les Franciscains pensant que les images peuvent éveiller une émotion conduisant vers la foi. Santa Christina reste un exemple poignant de ce mouvement.

Bibliographie

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Massiani St., La Corse et ses chapelles romanes, 1991, p. 74-75
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Moracchini-Mazel G., Corsica Sacra, 2004, p. 154
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Internet


coggia.com/coggia-sagone/dossiers/Gaubert : Gaubert, Recherches sur les origines de la Corse par les monuments (d’après les dessins pris sur place dans les années 1886-1889), planche XX
culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr
elizabethpardon.hautetfort.com
France-romane.com
jalladeauj.fr
les-amis-de-la-chapelle-sainte-christine.over-blog.com
romanes.com
verges.jeanmarie.free.fr