

Dans la vallée de la Marsolino, les ruines de l’église San Giovanni Battista surprennent par leur position au milieu de la vallée. Cette grande église, qui devait être joliment construite, est réduite à l’état de ruines. La façade ouest témoigne du soin accordé à son édification.
Il reste essentiellement de cet édifice la façade occidentale. Celle-ci, haute d’environ 6 m, est percée d’une porte surmontée à l’extérieur d’un arc en plein cintre et à l’intérieur d’un tympan triangulaire.
Les murs latéraux sont composés, à certains endroits, de deux ou trois, voire quatre, assisses de pierres. On peut encore y distinguer la base de pilastres engagés larges de 0,22 m, épais de 0,07 m et distants d’environ 2m ou 2m30.
L’édifice n’étant pas exactement orienté est-ouest, le chœur est dirigé vers le nord-est, et se perd sous les amas de pierre et la végétation. Il devait aussi y avoir des pilastres peu saillants scandant l’abside si l’on en juge par le seul bloc visible.
A l’intérieur, on aperçoit les fondements d’un mur. Il s’agit d’un tombeau construit tardivement en utilisant des pierres de l’édifice.
Malgré l’état de l’édifice, dont la façade a été consolidée après 1974 à l’initiative de la Fagec, de G. Moracchini-Mazel et de R. Boinard, on est frappé par le soin apporté à la construction : pierres bien appareillées, alternance de blocs minces et larges, niveaux rattrapés par des petites pierres, intersection avec des lauzes ou des morceaux de bois. De minces contreforts renforcent les angles de la façade ouest.
L’édifice devait être percé des fenêtres en meurtrière surmontées d’archivolte, comme le suggère la seule pierre conservée et aujourd’hui englobée dans le mur sud.
Il a été en partie démoli à la fin du 19e siècle : ses pierres furent démontées pour être réutilisées dans la construction d’un pailler et d’une aire de battage se trouvant dans la proximité immédiate.
Des tuiles et autres témoignages attestent que cet endroit avait déjà été occupé à l’époque romaine et jusqu’au Moyen Age comme en témoignent les traces d’un niveau paléochrétien du 4e siècle (abside et au sud de l’église mis au jour lors de la construction de la maison toute proche) et d’un mur d’un édifice du 6e siècle (rapide dégagement du parement nord de l’abside).
Les églises piévanes de Corse de l’époque romaine au Moyen Age XX La piévanie d’Armito-Marsolino, Cahiers corsica, 168-169, 1995, p. 199-218
Morrachini-Mazel G., Les églises romanes de Corse, 1967, t. 1 p. 69-70, t. 2 p. 268-269