Canari : Santa Maria Assunta

Eglise typique de la fin du 12e, début du 13e siècle ayant gardé son caractère roman malgré un profond remaniement au 18e siècle.
Elle se caractérise par sa frise d’arcs reposant sur des modillons faisant le tour de l’édifice et par la présence de nombreux masques et visages humains naïfs.

Situation géographiqueImprimer

Village:
Canari
Chapelle:
Santa Maria Assunta
Pieve:
Canari
Diocèse:
Nebbio

Coordonnées Google Earth:
42°50'41.69"N 9°19'50.06"E
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Coordonées GPS:
42°50.697’ 009°19.829’
Altitude:
309 m

Carte IGN:
Cap Corse 4347 OT, au nord de Nonza point 4284,4-572,1

Accessibilité:
Quitter la D80 avant la marine de Marinca et monter vers Canari. Laisser la voiture sur l'esplanade face à  la mer et monter à  pied.

Modalités de visite:
pour l'intérieur s'adresser à  la mairie (04 95

Datation:
pierres du 10e siècle, fin 12e siècle, remaniements17e siècle
Dimensions:
17 m x 8,25 m

Classement monument historique:
1995
23/11/2020:
09/09/2016 avec Monsieur Maurice Bertoni

Galerie

Historique et description

Dominant le village de Canari, l’église Santa Maria Assunta se dresse sur une plate-forme délimitée par un mur important par endoit (comme à l’angle sud-ouest). Cette esplanade servit sans doute aux réunions de l’arringu, le tribunal communal attesté dès la fin du 12e siècle.
Par ses dimensions (17 m x 8,25 m ), l’ église est la deuxième du diocèse du Nebbio, derrière la cathédrale de Saint Florent.
Elle fut agrandie et remaniée au 17e siècle : modification de l’abside semi-circulaire, adjonction de chapelles latérales lui donnant un plan de croix latine et percement d’une fenêtre rectangulaire dans la façade occidentale. Les modifications ont respecté (par mesure d’économie ?) les murs extérieurs construits en dalles de schiste datant de la fin du 12e siècle.
L’église s’inscrit dans la dernière série d’édifices construits dans le style pisan et est mentionnée pour la première fois en1124.
Elle est amusante car, dans l’arcature courant sur l’ensemble de l’édifice soulignant le bandeau mouluré du toit, on aperçoit de nombreux masques humains dont la facture maladroite est parfois caricaturale. Ces motifs sont disposés à l’intérieur même des arcs monolithes de dimensions inégales ou sur les modillons. Nous n’avons pas résisté au plaisir de les photographier !
Ces motifs font penser à ceux que l’on retrouve à Santo Pietro di Tenda : masques, têtes d’animaux (veau, âne, bélier) et figures humaines stylisées ou même un personnage aux bras étendus.
Parmi les motifs géométriques, notons des cercles et des crochets.
Sur la façade occidentale, la porte est surmontée d’un linteau décoré d’une frise composée d’une cordelette, de crochets et d’une suite de spirales. Ce linteau repose sur deux consoles ornées de feuilles stylisées et de masques humains et est surmonté d’un arc de douze claveaux délimitant un tympan jadis recouvert de fresques (restes d’enduit). Au sommet du fronton, la traditionnelle croix ajourée.
Sur chaque mur latéral, une porte et deux fenêtres meurtrières à l’archivolte échancrée en arc brisé.
Des blocs de réemploi d’un édifice du 10e siècle sont disposés à différents endroits : à droite de la porte occidentale, un bloc présentant deux personnages les mains ouvertes, quatre masques humains sur le mur occidental de la chapelle nord.
Sur le mur nord, un curieux bénitier est très haut placé pour que, selon la tradition, le seigneur puisse se signer sans descendre de cheval !
Plusieurs blocs portent des inscriptions du 15e siècle, sans doute à mettre en relation avec les inhumations pratiquées au bas du mur, et un dessin de château à trois tours, peut-être celui des Gentile.
A l’intérieur, la nef se termine par un chœur semi-circulaire, couvert d’une demi-coupole, et deux petites absides. Le toit sur charpente a été restauré avec l’appui de l’A.S.C.O.
Le décor en stuc date du 17e siècle. Les blocs romans sont encore bien visible ainsi que le tympan et l’arc surmontant la porte occidentale.
Il est fort probable que le site ait déjà été habité à l’époque romaine.

Bibliographie

Arnoux-Gabrielli A., Eglises romanes de Corse, 2016, p. 165
Caratini D., Canari, une vallée du Cap Corse, souvenirs de la vie quotidienne, Cahiers corsica, 142-143, 1991, p. 12-13, 20
Coroneo R., Chiese romaniche della Corsica, 2006, p. 169, 175-177
Guide Bleu, Corse, 2009, p. 103
Guide Vert, Corse, 2009, p. 131
Haute Corse, Gallimard, 2006, p. 97, 169
Inventaire du Patrimoine, Canari, Petre Scritte, 2016, p. 28-29
Istria D., Pouvoirs et fortifications dans le nord de la Corse XIe-XIVe siècle, 2005, p. 115
Lonely planet, Corse, 2014, p. 74
Massiani St., La Corse et ses chapelles romanes, 1991, p. 27-28
Monuments de Corse, 2003, p. 32-33
Moracchini-Mazel G., Corsica sacra, 2004, p. 212
Moracchini-Mazel G., Les églises romanes de Corse, 1967, t.1 p. 47, 145, t. 2 p. 248

Internet


corsicatheque/histoire(patrimoine)/eglises, chapelles et couvents
Culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr
France-romane.com
histoire.du.Nebbio
jalladeauj.fr
Romanes.com
Verges.jeanmarie.free.fr