Castellare di Casinca : San Pancrazio

Eglise piévane, San Pancrazio se distingue de toutes les autres églises préromanes et romanes par ses trois absides percées d’étroites fenêtres surmontées d’une archivolte monolithe gravée d’un trait. Ayant subi des transformations au 18e siècle, elle sert toujours au culte et un des autels contient des reliques du Saint martyrisé en 304.

Situation géographiqueImprimer

Village:
Castellare di Casinca
Chapelle:
San Pancrazio
Pieve:
Casinca
Diocèse:
Mariana

Coordonnées Google Earth:
42°28'15.48"N 9°29'10.43"E
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Coordonées GPS:
42°28.255’ 009°29.157’
Altitude:
59 m

Carte IGN:
Vescovato 4349 OT, intersection N 198 et D 106, point 4244,8-588,3 marqué San Pancrazio

Accessibilité:
en voiture ; au carrefour de la N 198 et la D106 vers Castellare di Casinca

Modalités de visite:
clé à  la mairie de Castellare (04 95 36 50 39)

Datation:
9e, 10e, 11e (Moracchini), fin 10e-début 12e s (Coroneo),12e-13e (Istria) ; 18e et 19e siècle ;restauration 20e siècle
Dimensions:
24,50 m x 11 m

Classement monument historique:
1926
23/11/2020:
12/05/2015

Galerie

Historique et description

La grande église San Pancrazio, se dresse non loin de la nationale reliant Bastia à Aléria, dans la plaine de la Casinca réputée comme étant “le grenier de Rome” sous l’Antiquité et “le verger de la Corse” de nos jours.
Elle étonne par ses dimensions mais aussi par sa triple abside, c’est en effet le seul cas connu en Corse.
L’abside du milieu est la plus grande : elle est plus haute et plus large que les deux absidioles s’élevant de chaque côté. Elles ont toutes les trois un toit en teghie, une corniche faite de pierres disposées en encorbellement les unes sur les autres et une fenêtre meurtrière avec archivolte monolithe gravée d’un trait semi-circulaire. La fenêtre de l’abside principale est la plus soignée.
Les murs nord et sud sont percés de deux fenêtres meurtrières et une porte au tracé en plein cintre (la porte nord a été murée).
Si la partie inférieure des absides et du mur sud sont formés de petites pierres plates taillées presque régulièrement et agencées, la partie supérieure des absides et de l’édifice en général présente des petites pierres quadrangulaires mieux taillées avec chaînage. On peut en déduire une construction de la seconde moitié du 9e siècle avec une réfection assez rapide, vers le début du 10e siècle. Ce fut la première d’une longue série comme en témoignent les fenêtres rectangulaires et les contreforts aménagés dans les murs latéraux et surtout la façade occidentale surmontée d’un clocheton : porte et surélévation du toit (ce qui a nécessité la construction des contreforts).
L’édifice, centre de la piévanie, atteint une largeur de 11 m, ce qui est rare pour un édifice recouvert d’une charpente.
D. Istria, dans son étude de 2005, le date des 12e et 13e siècles tandis que G. Moracchini-Mazel fait remonter sa construction au 9e siècle avec des modifications aux 10e et 11e siècles. R. Coroneo quant à lui, date la triple absides de la fin du 11e-début du 12e siècle.
En 1646, Mgr Marliani mentionne que l’église, en mauvais état, était dédiée Santa Maria, S. Giovanni et San Pancrazio. C’est ce triple culte, courant dans les cathédrales primitives, qui a probablement nécessité la construction de trois absides.
A l’intérieur, un grand arc construit tardivement sépare la nef en deux. Les absides, voûtées en cul de four, sont recouvertes d’enduit.
L’abside centrale est ornée d’un grand médaillon, présentant Saint Pancrace avec la palme des martyrs, du à Antonio Morazzani (19e siècle).
Le maitre-autel et le tabernacle sont décorés d’un « stucco lustro » du 18e siècle. Un des autels renferme les reliques du Saint patron décapité en 304 après avoir, lors de son interrogatoire, reproché à l’empereur Dioclétien sa vie dépravée. Saint Pancrace est le patron des bergers et des bandits qui, en l’honneur de sa fête le 12 mai, respectaient une trêve de 8 jours. Une foire avait lieu chaque année ; elle a fait place à une kermesse et un marché du terroir.
L’édifice, classé en 1926, a été complètement restauré.
On a retrouvé, à une centaine de mètres de l’église, des fragments de tegulae qui pourraient provenir de sépultures sous tuiles.

Bibliographie

Arnoux-Gabrielli A., Eglises romanes de Corse, 2016, p. 122
Coroneo R., Chiese romaniche della Corsica, 2006, p. 51-52, 87-88, 95-96
Corse médiévale, Guides archéologiques de France, 2014, p. 104
Guide Bleu, Corse, 2009, p. 133
Guide Vert, Corse, 2009, p. 519
Istria D., Pouvoirs et fortifications du nord de la Corse, XIe-XIVe siècle, 2005, p. 113, 124, 309
Lonely planet, Corse, 2014, p. 258
Massiani St., La Corse et ses chapelles romanes, 1991, p. 61
Mérimée P., Notes d’un voyage en Corse, 1840, p. 117
Michel F., Pasqualaggi D., Carte archéologique de la Gaule, La Corse, 2013, p. 208
Moracchini-Mazel G., Corsica Sacra, 2004, p. 119, 243
Moracchini-Mazel G., Les églises romanes de Corse, 1967, t. I p. 38, 40, t. 2 p. 225
Orsini St., notice à la mairie

Internet


corsicatheque/histoire(patrimoine)/eglises, chapelles et couvents
Culture.gouv.fr/public/mistral/merimee_fr
Decouvrirlacorse.chez.com/romanes
France-romane.com
Jalladeauj.fr
Romanes.com
Site de la Casinca, la ronde des chapelles romanes de la Casinca
verges.jeanmarie.free.fr